Secrets de patrimoine #10
L’Abbaye d’Ambronay, théâtre de cérémonies civiques ?
La période révolutionnaire, s’étendant de 1789 à 1799, bouleverse la vie quotidienne de la population… jusque dans leur religion ! En effet, à cette période, l’Abbatiale devient le théâtre d’une nouvelle croyance, celle de l’Être suprême.
Le culte de l'Être suprême est un culte civique organisé en France au début des années 1790, inspiré de la philosophie des Lumières, ne se voulait pas une religion. Selon le décret du 18 floréal an II, le culte de l'Être suprême est un ensemble de fêtes destinées, à la demande du peuple, à lui faire prendre conscience qu'il est souverain dans son pays.
L’église devient alors un lieu dédié aux cérémonies qui rythment le quotidien en prenant la place du dimanche chrétien et se substituant aux fêtes catholiques. On pouvait y célébrer des fêtes telles que la fête des époux, la fête à la liberté, la fête à la piété filiale…
Au-dessus de l’entrée principale de l’Abbatiale, on pouvait observer l'inscription « Temple de la Raison », cette mention indique la transformation d'un édifice chrétien en un temple athée, réaménagé pour accueillir des cérémonies civiques.
Le culte de l'Être suprême a disparu au cours du
XIXe siècle, mais son héritage persiste dans le préambule de la Déclaration des
droits de l'homme et du citoyen de 1789. Celui-ci énonce que « l'Assemblée
nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Être
suprême, les droits suivants de l'homme et du citoyen ».
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